Chébec

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Les chébecs arabes font partie des navires les plus rapides et les plus agiles du bassin méditerranéen du XVIIe et XVIIIe siècles. Ils se sont révélés très utiles en tant que raiders rapides, bateaux d’expédition et navires marchands.

 

A PROPOS DE LA MAQUETTE :
Tous nos modèles peuvent être fabriqués à la taille et/ou aux couleurs de votre choix, sur commande.
Finition Coque : Coque peinte aux couleurs d’origine
Dimensions (Longueur) : 85 cm

Description

TYPE DE BATEAU : Chébec
ANNÉE DE LANCEMENT : Début XVIIe
PAYS DE CONSTRUCTION : Algérie

 

HISTORIQUE : Les chébecs étaient à l’origine des constructions arabes célèbres pour leur vitesse et leur maniabilité. Ils étaient principalement des navires de guerre rapides et légers, mais dans le calme, ils pouvaient aussi se déplacer au moyen de rames. Ils seraient originaires d’Algérie et auraient été utilisés par les corsaires du Maghreb dès le début du XVIIe siècle. Ils étaient alors des avant-postes autonomes de l’Empire ottoman et attaquaient les navires des flottes marchandes de ces nations qui, contrairement à l’Angleterre et à la France, n’avaient pas de puissantes marines.
Selon les époques, les auteurs et les pays, leur dénomination change : Chebek, Chabec, Chabek, (de l’arabe populaire chabbâk par l’intermédiaire du catalan xabec), Xazbeque, Xebeck, Pinque, Brigantin ou comme les français, mystique ou mistic, en référence à son utilisation comme bateau d’expédition, l’équivalent grec étant le mystiko ou Mistico. Habituellement, ils sont désignés sous l’appellation générale et vague de ” Barbaresque “.
En 1750, sur l’initiative d’Antoine-Louis de Rouillé, comte de Jouy et ministre de la Marine et des colonies (1748 -1754), quatre chebecs sont mis en chantier à Toulon en France pour protéger le commerce maritime. Ils sont réalisés par des constructeurs venus exprès de Majorque. Deux de ces Chebecs, Le Requin et l’Indiscret, seront lancés les 14 et 24 mars 1751 et jaugent 260 tonneaux pour un armement de 24 canons de 6 pouces, tandis que les deux autres, le Rusé et le Serpent seront lancés en juin de la même année et déplacent seulement 150 tonneaux et un armement de 18 pièces de 6 pouces. En 1762, l’escadre de Chebecs français, sous le commandement de Monsieur de Bompard, quitte la rade de Toulon et réalise les campagnes de courses pendant la guerre de Sept Ans. Le Requin termine sa carrière en 1770 et l’Indiscret est vendu à la marine espagnole le 24 août 1791. Quant aux Rusé et Serpent, ils sont rayés des listes de la marine en 1775. En 1764, vu les bons résultats de ces Chebecs, la construction de quatre autres bâtiments est décidée. Le Renard, le Singe, le Caméléon et le Séduisant rejoignent la Marine Royale. Ils sont utilisés par de nombreux corsaires français pour servir de navire d’abordage. Ils achèveront tous leur carrière en 1779.
Armé de canons de faible calibre et de pierriers, le chebec avait de petites ouvertures entre ses sabords pour passer les avirons. Le gréement du chébec a quant à lui beaucoup évolué tout au long de son existence. À l’origine il portait trois voiles latines sur des mâts à pible, c’est-à-dire d’une seule pièce. Au cours du XVIIIe siècle, sur les côtes d’Espagne, le trinquet fut redressé et on ajouta à l’avant un beaupré portant un foc : c’est le chébec mistic. À la même époque, en France et en Italie, on voulut utiliser les qualités nautiques du chébec pour le transformer en bâtiment de commerce. On changea donc son gréement en remplaçant la voile latine du grand mât par deux ou trois voiles carrées. Malheureusement, ces modifications lui firent perdre sa vélocité, et le chébec disparut peu à peu de la Méditerranée. Le dernier chebec français fut pris devant Alger en 1830.